Journal

Publié le par Bifsteak

journal.jpgAnaïs Nin parle ainsi d'elle-même: "Je ne veux vivre que pour l'extase. Les petites doses, les amours tempérées, tout ce qui est en demi-teintes me laisse froide. J'aime l'excès d'abondance." Son journal est publié en sept volumes, soit à peu près 3500 pages, dans un style précieux, fluide, sincère, d'une précision psychologique redoutable. "Le journal est mon kif, mon haschich, ma pipe d'opium. Ma drogue et mon vice. Au lieu d'écrire un roman je m'allonge avec un stylo et ce cahier, je rêve, je me laisse aller aux reflets brisés, je quitte la réalité pour les images et les rêves qu'elle projette. La fièvre qui m'anime et me pousse sans répit ni détente pendant le jour fait place à l'improvisation, à la contemplation. J'ai besoin de revivre ma vie dans le rêve, le rêve est ma vraie vie. Je vois dans les échos qu'il renvoie les seules transfigurations qui gardent à l'émerveillement sa pureté. Sans quoi toute magie se perd, la vie révèle ses difformités, sa simplicité se change en rouille. Ma drogue. Elle recouvre tout d'un voile de fumée, elle transforme tout à la manière de la nuit. Il faut que tout ce qui est matériel soit ainsi fondu dans le creuset de mon vice car, sinon, la rouille de la vie ralentirait mon rythme pour en faire un sanglot."

Journal, Tome I, Anaïs Nin, 1931-1934.

Le premier volume témoigne des liens d'Anaïs Nin avec Henry Miller, Antonin Artaud, pour les plus connus, mais aussi le Dr Allendy, June Miller, Otto Rank, Hilaire Hiler... Les portraits sont touchants et en contrepoint on y entrevoit la personnalité de Nin, sa fragilité, son voile de mensonges, de séduction, sa passion pour Lawrence, son amitié forte avec Miller, l'admiration sans borne pour June, la deuxième femme de Miller. Voici un extrait audio où Anaïs Nin parle de sa rencontre avec Artaud, à la Sorbonne :


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F
euh... cher flapien, je pense (je sais) que tu es de langue française ; sache que le mot "therme" désigne un espace où les antiques avaient coutûme de se rendre pour y prendre des bains (chauds, tièdes, froids, etc.)...les francophiles auront rectifié et remis le "h" à sa place, c'est-à-dire la quatrième de l'alphabet...bien à toi.
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B
Merci, guide myope, tu m'ouvres les yeux. Je corrige cela illico. Un petit lien sur le genre de l'amour: http://www.academie-francaise.fr/langue/questions.html#amour.Non, amour n'est pas épicène. Et h est en huitième position dans francophile (comme dans l'alphabet, sans jeu de mot!), ça devient kabbalistique...
F
heu... anaïs nin était certainement anglophone à la base ; à la différence de la langue anglaise, le therme '"amour" en français a cette sympathique singularité de changer de sexe au pluriel (ce qui laisse songeur)... ainsi, si pour nin les "doses" sont  effectivement "petites", "les amours" en revanche sont "tempérées"...en vous remerciant pour ce chouette "travail" et cette minuscule erreur de frappe qui me permet de vous saluer bien bas et blablabla tout ça tout ça...                                                       un ami qui ne peut vous vouloir de mal
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