Alcools
Des histoires d'alcools et des auteurs alcooliques, on peut en dénicher des centaines... On peut même en dresser des listes, ainsi que le fit Jim Harrison. Il l'explique dans En Marge :
"Il y a longtemps que j'ai perdu la liste des écrivains de ma connaissance qui avaient dû arrêter de boire pour rester en vie. Je me rappelle que cette liste a compté jusqu'à dix-neuf noms, mais aujourd'hui elle réunirait deux fois plus d'écrivains. Tout commence peut-être parce que l'alcool dissipe la solitude fondamentale de cet art qui se pratique en solo; ensuite, pour beaucoup, cette habitude devient incontrôlable et elle dévore la vie. Je souhaiterais ne pas avoir vu certaine photo de William Faulkner, prise après plusieurs séances d'électrochocs dans un asile, à cause de ses cuites monumentales et répétées. Sur cette photo, on aurait cru voir une grosse prune violette écrasée, ou alors la vieille image d'un pendu tandis que les participants à la chasse à l'homme échangent des blagues et que les chevaux piétinent dans la poussière."
Une anecdote à propos de Faulkner, mais j'ignore si elle est fondée: elle est rapportée dans La Main de Dante de Nick Tosches. Elle met en scène un journaliste qui interroge Faulkner au sujet d'un passage un peu flou dans un de ses livres. L'auteur répond qu'effectivement, il a relu il y a peu de temps ce bouquin, et qu'il se soupçonne d'avoir été fameusement ivre le jour où il l'a écrit, car il n'y comprenait rien non plus. Mais je reviens à Jim Harrison, qui pose le problème de l'alcool et des écrivains en ces termes, toujours dans son autobiographie: "Nous avons eu la chance de passer deux soirées au Five Spot avec Jack Kerouac, dont le roman Sur la Route venait d'être publié. Kerouac fêtait son succès sur un mode qui finirait par le tuer à moins de cinquante ans, mais l'alcool a toujours été pour les écrivains l'équivalent de la maladie du poumon noir, comme disait Tom McGuane."
On trouve parmi ces écrivains William Faulkner et Jack Kerouac donc, Richard Brautigan et pas mal d'autres auteurs du Montana, Charles Bukowski... Un ouvrage sentant bon l'abus: celui de Hunter S. Thompson, le célèbre Las Vegas Parano... Héros alcoolique chez James Crumley, dans La Danse de l'Ours, dans Suttree de Cormac Mc Carthy, dans La Fin d'un Primitif de Chester Himes. Bref, l'alcool inspire.
En guise d'apéritif offert par la maison, voici Alcools de Guillaume Apollinaire, téléchargeable gratuitement depuis le site gutemberg.
La suite du menu:
vin...
bière...
mezcal...
whisky...
"Il y a longtemps que j'ai perdu la liste des écrivains de ma connaissance qui avaient dû arrêter de boire pour rester en vie. Je me rappelle que cette liste a compté jusqu'à dix-neuf noms, mais aujourd'hui elle réunirait deux fois plus d'écrivains. Tout commence peut-être parce que l'alcool dissipe la solitude fondamentale de cet art qui se pratique en solo; ensuite, pour beaucoup, cette habitude devient incontrôlable et elle dévore la vie. Je souhaiterais ne pas avoir vu certaine photo de William Faulkner, prise après plusieurs séances d'électrochocs dans un asile, à cause de ses cuites monumentales et répétées. Sur cette photo, on aurait cru voir une grosse prune violette écrasée, ou alors la vieille image d'un pendu tandis que les participants à la chasse à l'homme échangent des blagues et que les chevaux piétinent dans la poussière."
Une anecdote à propos de Faulkner, mais j'ignore si elle est fondée: elle est rapportée dans La Main de Dante de Nick Tosches. Elle met en scène un journaliste qui interroge Faulkner au sujet d'un passage un peu flou dans un de ses livres. L'auteur répond qu'effectivement, il a relu il y a peu de temps ce bouquin, et qu'il se soupçonne d'avoir été fameusement ivre le jour où il l'a écrit, car il n'y comprenait rien non plus. Mais je reviens à Jim Harrison, qui pose le problème de l'alcool et des écrivains en ces termes, toujours dans son autobiographie: "Nous avons eu la chance de passer deux soirées au Five Spot avec Jack Kerouac, dont le roman Sur la Route venait d'être publié. Kerouac fêtait son succès sur un mode qui finirait par le tuer à moins de cinquante ans, mais l'alcool a toujours été pour les écrivains l'équivalent de la maladie du poumon noir, comme disait Tom McGuane."
On trouve parmi ces écrivains William Faulkner et Jack Kerouac donc, Richard Brautigan et pas mal d'autres auteurs du Montana, Charles Bukowski... Un ouvrage sentant bon l'abus: celui de Hunter S. Thompson, le célèbre Las Vegas Parano... Héros alcoolique chez James Crumley, dans La Danse de l'Ours, dans Suttree de Cormac Mc Carthy, dans La Fin d'un Primitif de Chester Himes. Bref, l'alcool inspire.
En guise d'apéritif offert par la maison, voici Alcools de Guillaume Apollinaire, téléchargeable gratuitement depuis le site gutemberg.
La suite du menu:
vin...
bière...
mezcal...
whisky...